Analyser les drama : Les leçons tirées du Grand Prix des États-Unis
- 22 nov. 2024
- 15 min de lecture

Un Grand Prix extraordinaire, un week-end incroyable !
En commençant par les nouvelles du week-end !
Après un mois sans Grand Prix, la Formule 1 était de retour à Austin, Texas !
et pour ce Grand Prix, de nombreuses équipes sont arrivées sur le circuit avec de nombreuses améliorations !
Les principales étant Red Bull, Mercedes, Mclaren et Ferrari.
Ce week-end a été consacré aux sprints !
Au lieu des trois essais libres habituels d'un week-end normal, nous n'en avons eu qu'une seul le vendredi, suivi de la qualification du sprint plus tard dans la journée. Le samedi a été consacré à la course de sprint et à la qualification de la course. Enfin, le week-end s'est achevé par le Grand Prix le dimanche après-midi.
F1, parce que ça vaut le coup
Le 2 octobre 2024, Bernard Arnault et son fils Frédéric accueillent Greg Maffei et Stefano Domenicali rue du Pont-Neuf à Paris, au siège de Louis Vuitton. Devant les photographes, les quatre hommes signent un accord de dix ans : le groupe LVMH devient le "global luxury partner" de la Formule 1 jusqu'en 2035, en remplacement de l'horloger suisse Rolex.
Ce contrat pharaonique est estimé à 930 millions d'euros : une victoire majeure pour le géant français du luxe, qui était déjà le partenaire n°1 des derniers Jeux Olympiques de Paris. Bernard Arnault :
"Les personnes, la recherche de l'excellence et l'innovation sont au cœur de notre activité. Cette quête incessante pour transcender les frontières inspire notre vision. C'est le sens que nous souhaitons donner à ce grand et unique partenariat."
Moët & Chandon réapparaîtra sur les podiums après 28 ans d'absence, Louis Vuitton dessinera les boîtiers des trophées et TAG Heuer redeviendra le chronométreur officiel de la F1 (ce qu'il était déjà entre 1992 et 2003).
Ce partenariat sans précédent souligne également la très forte attractivité de la F1, qui n'a jamais été en aussi bonne santé financière.
"La F1 est devenue l'une des franchises sportives les plus recherchées au monde, déclare Frédéric Arnault. Elle a conquis de nouveaux territoires, comme les États-Unis, où elle s'est imposée au sommet du sport automobile.
En Asie, le potentiel de développement est encore considérable. Le public est devenu plus jeune et plus féminin. Leur objectif de zéro émission de carbone d'ici 2030 est également important pour nous."
LVMH, leader mondial du luxe, est évidemment sensible à ce renouvellement de sa clientèle, impensable avant l'émergence de la "génération Netflix".
Il ne faut pas se méprendre : La Formule 1 est un sport finançable, durable et sexy !
Introduction
Un mois après le Grand Prix de Singapour, le paddock traverse l'Atlantique pour un marathon intense de trois Grands Prix en trois semaines, à Austin, Mexico et Sao Paulo.
Cette tournée américaine sera cruciale pour Red Bull. Sans victoire depuis quatre mois, l'équipe de Milton Keynes travaille d'arrache-pied pour résoudre les nombreux problèmes de sa capricieuse RB20. Avec quel résultat ?
C'est ce que nous verrons à Austin. Si RBR a quasiment renoncé à défendre son titre des constructeurs (41 points derrière McLaren), elle est bien décidée à offrir à Max Verstappen une quatrième couronne mondiale.
À six courses et trois sprints de la fin, le Néerlandais possède encore 52 points d'avance sur Lando Norris. Si la situation observée en septembre se poursuit - McLaren largement devant Red Bull - on voit mal comment Verstappen pourrait sauver son trône. Mais si les écarts se resserrent, si Ferrari et Mercedes entrent dans la danse et prennent de gros points à McLaren, alors tout est encore possible. Au Texas, le docteur Marko est relativement optimiste :
"Les choses vont mieux. A Monza, nous avons touché le fond, mais nous nous sommes repris depuis Bakou, à Singapour. Max a terminé deuxième ! Nous pensons que cette tendance va se poursuivre".
Dans le même temps, l'opinion a changé quant aux conséquences du départ d'Adrian Newey. Alors que Christian Horner avait nié tout lien de cause à effet avec la chute de la RB20, Helmut Marko a admis à Austin que cette perte était un "coup dur" pour l'équipe :
"Newey comprend non seulement l'aérodynamique, mais aussi l'adhérence mécanique. Il fait le tour de la voiture avec son bloc-notes, discute avec le pilote et trouve des solutions. C'est un expert exceptionnel. Quand on perd quelqu'un comme ça, ça fait mal. Nous avons beaucoup de bons jeunes ingénieurs et je suis sûr qu'ils pourront compenser ce départ. Mais il serait faux de dire que cela n'a pas déstabilisé l'équipe"
McLaren, en revanche, aborde ce dernier quart du championnat sur les chapeaux de roue. La démonstration de Lando Norris à Singapour a démontré l'excellence de la MCL38, désormais considérée comme la référence en la matière. Avec une nette avance sur Red Bull et Ferrari, l'écurie britannique est assurée de remporter son premier titre de champion du monde des constructeurs depuis... 1998 ! Quant au titre des pilotes, c'est une autre histoire. Beaucoup se demandent si Lando Norris a ce qu'il faut pour battre son ami et rival Max Verstappen.
Le jeune Anglais a commis un certain nombre d'erreurs cette saison, sans lesquelles il serait probablement en tête du championnat aujourd'hui. Certes, il a montré à Singapour qu'il pouvait faire un (quasi) sans faute. Mais peut-il se transformer en machine à gagner en fin de saison ? Beaucoup en doutent.
C'est le cas d'Helmut Marko, qui prend plaisir à déstabiliser ses adversaires :
"Nous savons que Norris a quelques failles mentales, explique-t-il à Motorsport-Magazin. Nous avons entendu dire qu'il avait besoin de rituels pour se concentrer avant la course." Bien sûr, son favori Verstappen n'a pas besoin de telles béquilles psychologiques :
"Max est le meilleur, le plus rapide. Surtout, il a la force mentale pour se battre pour le championnat, plus que Norris ou Leclerc.
Zak Brown a été irrité par ces mots durs :
"Les commentaires d'Helmut sont décevants, mais je ne suis pas surpris. Depuis un certain temps, Lando fait campagne pour parler haut et fort de la santé mentale. C'est un sujet sérieux que nous essayons de faire connaître pour que les gens en parlent. Se moquer de ce sujet est de très mauvais goût. "
Quant à Norris, il préfère se moquer de Marko :
"Je pense qu'il est mal informé ou victime d'une erreur de traduction, car mon seul rituel est de manger des wraps de poulet !
Note Importante
Le Conseil mondial de la FIA a décidé de supprimer le point attribué au tour le plus rapide d'une course à partir de 2025. Cette petite "carotte", introduite en 2019, n'avait en effet que peu d'intérêt, car elle était trop souvent remportée en fin d'épreuve par un pilote qui s'offrait le luxe de chausser des pneus tendres à la dernière minute. De plus, sa valeur stratégique était éthiquement discutable, comme l'a illustré le récent Grand Prix de Singapour.
Là, Daniel Ricciardo, le pilote Visa Cash RB, a arraché le meilleur tour à Lando Norris à la dernière minute pour aider Max Verstappen, qui courait pour l'équipe mère Red Bull Racing.
La colère légitime de McLaren face à ce mini-hold-up a probablement précipité la décision du gouvernement fédéral. Par ailleurs, les tests pour les jeunes pilotes vont se multiplier :
d'ici 2025, chaque écurie devra faire rouler quatre fois un néophyte, ou une personne considérée comme telle. Cette mesure est le prélude à l'organisation d'une course hors championnat réservée aux "rookies", dont la première édition devrait se tenir à Abu Dhabi en décembre 2025.
Plusieurs sections du Circuit des Amériques ont été refaites avec un nouveau tarmac afin de réduire le nombre de bosses sur une piste construite sur un sol excessivement mou. En particulier, la section entre le dernier virage à la sortie de la deuxième courbe et la longue ligne droite à mi-parcours sera refaite. Par ailleurs, après une édition 2023 marquée par de nombreux passages derrière les limites, celles-ci ont été redéfinies dans plusieurs virages. Dans les virages 6, 13, 14 et 15, la bordure d'asphalte a été réduite au profit d'une bande de gazon. Le virage 11 est quant à lui bordé d'un bac à gravier résiné, une solution déjà vue à Zandvoort.
CÔTÉ TECHNIQUE
Après une pause d'un mois, les équipes procèdent à un certain nombre de changements. Red Bull a présenté un capot reprofilé et un plancher modifié.
La Mercedes W15 bénéficie d'un lifting avec des modifications au niveau de l'aileron avant, de la suspension, des pontons et du plancher.
McLaren poursuit son programme de développement prudent.
Jusqu'ici, l'équipe britannique est en effet la seule à être parvenue à tirer immédiatement la quintessence de ses nouveautés. Elle apporte ainsi un nouvel aileron et un nouveau beam-wing, mais repousse à plus tard la refonte de son plancher.
Aston Martin, Alpine et Visa Cash RB ont tous retouché leurs fonds plats et leurs aileron. Chez Alpine, seul Gasly a droit à des nouveautés.
Le Haas reçoit de nouveaux pontons et un nouveau plancher. Le capot moteur du VF-24 comporte également des ouïes inédites. Enfin, la Kick-Sauber C44 a été améliorée pour le seul Bottas, avec un nouvel aileron avant, une nouvelle suspension et de nouvelles écopes de frein.
Vendredi : essais et qualifications sprint
La seule séance d'essais libres s'est déroulée vendredi après-midi, sous un ciel ensoleillé. Sainz a réalisé le meilleur temps (1'33''502'') devant son coéquipier Leclerc et Verstappen.
Un peu plus tard, les qualifications au sprint ont eu lieu. Verstappen est revenu aux avant-postes avec une pole position plutôt surprenante (1'32''83''). Pérez (11e), en revanche, était beaucoup plus en retrait, en raison d'une mauvaise utilisation des pneus.
Mercedes est également revenue aux avant-postes grâce à la belle deuxième place de Russell.
Hamilton (7e) était sur le point de signer le meilleur temps lorsque son élan a été interrompu par un drapeau jaune déployé par Colapinto.
Leclerc a placé sa Ferrari en troisième position malgré un "mauvais feeling" avec les pneus tendres. Sainz (5ème) était plus satisfait de sa performance.
McLaren a connu une mauvaise journée. Norris (4e) sauve la mise malgré un équilibre précaire, mais Piastri (16e) est éliminé d'emblée car son meilleur temps est annulé pour sortie de piste.
Les voitures Haas sont en pleine forme et, pour une fois, Magnussen (8e) fait presque aussi bien que Hülkenberg (6e).
Chez Williams, Colapinto (10e) a une nouvelle fois impressionné en atteignant la SQ3, malgré un tête-à-queue lors de son dernier tour de lancé. Albon (18e), qui a également fait un tête-à-queue à grande vitesse, n'a pas franchi la première étape. Tsunoda (9e) a emmené son VCARB jusqu'à la SQ3.
Lawson (15e) a perdu son meilleur temps pour une passe hors-limites.
Au volant de l'Alpine avancée, Gasly (12e) a fait mieux qu'Ocon (17e), éliminé en SQ1.
Les Aston Martin (Stroll 13e, Alonso 14e) étaient difficiles à conduire ici. Toujours instables, lentes et peu fiables, les Kick-Sauber (Bottas 19e, Zhou 20e) sont en queue de peloton.
La course Sprint
La chaleur (28°C) était au rendez-vous pour ce quatrième sprint de la saison 2024. Tous les pilotes roulaient en pneus medium (C2). Albon s'élance des stands après avoir modifié les réglages de sa Williams sous régime de parc fermé.
Max Verstappen a remporté le sprint devant Sainz et Norris. Leclerc termine quatrième devant les Mercedes de Russell et Hamilton. Haas (Magnussen 7e, Hülkenberg 8e) prend 3 points et passe devant VCARB au classement des constructeurs. Pérez, Piastri, Tsunoda, Colapinto, Stroll, Gasly, Ocon, Lawson, Albon, Alonso, Bottas et Zhou suivent.
Max Verstappen a renoué avec la victoire pour la première fois depuis le mois de juin. Ce n'est pas une victoire en Grand Prix, certes, mais cette dernière victoire au sprint lui permet de gagner deux précieux points sur Lando Norris au championnat des pilotes. Le pilote McLaren a une nouvelle fois montré sa fragilité avec un freinage raté qui lui a coûté la deuxième place à l'entame du dernier tour. Il peut même s'estimer heureux que sa dernière défense musclée face à Charles Leclerc, initialement mise en examen, n'ait donné lieu à aucune pénalité. De quoi donner du grain à moudre à ceux qui jugent Norris trop tendre pour prétendre à la couronne mondiale...
Les qualifications
En queue de peloton, Liam Lawson et Fernando Alonso se disputent une modeste 16e place. Le jeune Néo-Zélandais n'a pas hésité à forcer le quadragénaire espagnol à quelques acrobaties pour éviter un accrochage. Le vétéran n'a pas apprécié : à peine sortie de sa monoplace, il s'est précipité sur le jeune pour l'engueuler et lui a promis de lui "faire mal au cul" lors des qualifications !
Alonso a tenu parole quelques heures plus tard, dépassant Lawson lors de son tour de chauffe en Q1.
Il était très contrarié et je ne sais pas pourquoi", a déclaré le néophyte. J'espère qu'il s'en remettra. "
Et un peu de malice en plus...
Un peu plus tard, Norris prend sa revanche en décrochant la pole position avec un tour (1'32''330'') qu'il qualifie lui-même d'excellent, malgré une McLaren encore perfectible. Piastri (5e), quant à lui, avouait ne pas être très à l'aise ici.
Verstappen a placé sa Red Bull en deuxième position, à 31/100e de Norris, et a estimé qu'il aurait pu être en pole s'il n'y avait pas eu le drapeau jaune de Russell.
Pérez (10e) a perdu son meilleur temps pour avoir dépassé les limites. Les Ferrari (Sainz 3e, Leclerc 4e) verrouillent la troisième ligne et font figure d'outsiders.
La Mercedes devient très difficile à conduire. A la fin de la Q3, Russell (6ème) sort de la route au virage 19 et finit dans le mur. Hamilton (18e) est éliminé de la Q1 en raison d'un problème de suspension arrière.
Grâce à de nouveaux réglages, Gasly termine une très belle septième place au volant de son Alpine-Renault. Sans changement, son collègue Ocon (13e) était beaucoup plus loin.
Après un sprint médiocre, Aston Martin a modifié ses réglages, ce qui a profité à Alonso (8e), mais pas à Stroll (14e).
Haas confirme sa bonne forme. Magnussen (9e) aurait pu terminer dans le top 6 sans la sortie de Russell qui a gâché son dernier tour. Hülkenberg (12e) a été éliminé plus tôt, après avoir commis plusieurs erreurs de pilotage.
Dans la Visa Cash RB, Tsunoda (11e) n'a pas réussi à sortir de la Q3. Lawson s'est distingué en réalisant le 3e temps en Q1, mais de multiples pénalités l'ont relégué à la dernière place.
Les Williams (Albon 15e, Colapinto 16e) ont souffert de rebondissements et d'un manque d'adhérence.
Enfin, pour Stake, Bottas (17e) n'a pu se qualifier que de justesse après un problème de freins à la fin du sprint. Zhou (19e) était encore dernier et de toute façon pénalisé pour des changements sur son groupe motopropulseur.
LA COURSE
La course se déroule dans des conditions très chaudes (28°C dans l'air, 45°C sur la piste), ce qui, combiné au nouveau tarmac très sombre, devrait mettre les pneus à rude épreuve.
La plupart des pilotes prévoient encore un seul relais.
La majorité du peloton s'est élancée en pneus medium (C2).
Stroll, Colapinto, Lawson, Russell et Hamilton roulent en pneus durs (C1). Russell s'est finalement élancé des stands car sa Mercedes a été retouchée dans le parc fermé après son accident.
Points forts !
Départ : Verstappen a immédiatement attaqué Norris sur les freins de la grande colline et a plongé audacieusement à l'intérieur. Ce faisant, il envoie son rival derrière les limites et sort lui-même large. Leclerc, qui vient de dépasser Sainz, saisit l'opportunité de contourner ces deux pilotes par l'extérieur. Il prend le commandement. Verstappen accélère à nouveau devant Sainz et Norris. Plus loin, Albon harponne Ocon, qui part en tête-à-queue avant de repartir.

Pensez-vous que la FIA devrait revoir les règles de dépassement en dehors de la piste ?
OUI
NON
Pour rappel après ce dépassement Norris a été pénalisé de 5 sec pour dépassement hors piste, ce que beaucoup de gens jugent pas juste du tout sachant que Verstappen a entraîné Norris hors piste en freinant plus tard que Norris.
Ce que l'on peut dire, c'est que Verstappen sait jouer avec les règles.
Résultat de la course :
Charles Leclerc remporte le GP des États-Unis devant Sainz. Il s'agit du premier doublé de Ferrari depuis l'Australie.
Norris a franchi la ligne d'arrivée en troisième position, mais il a glissé à la quatrième place. Verstappen est troisième. Piastri a terminé cinquième après une course anonyme.
Russell était sixième, Pérez septième. Hülkenberg (8e) a pris quatre bons points pour Haas.
Les jeunes Lawson (9e) et Colapinto (10e) ont continué à impressionner. Suivent Magnussen, Gasly, Alonso, Tsunoda, Stroll, Albon, Bottas, Ocon et Zhou.
Après la course
Pour la première fois depuis six ans, Ferrari s'est imposée au Texas, réalisant un doublé qui marque le renouveau de la SF-24. Charles Leclerc est aux anges. Alors qu'il avait eu du mal à convertir ses positions de départ en victoires, la chance était de son côté cette fois-ci.
Comme à Monza, il s'est imposé après s'être élancé de la quatrième place. L'occasion s'est présentée en début de course lorsque Lando Norris et Max Verstappen sont entrés en collision.
<<Nous n'aurions pas pu espérer un meilleur résultat, s'est exclamé le pilote monégasque. Je me sentais confiant après la course Sprint, car malgré une concurrence intense, la voiture s'est bien comportée et nous savions que nous avions un rythme de course élevé. J'avais anticipé la nature agressive de la bataille entre Verstappen et Norris. J'ai pris un bon départ et j'ai vu Max et Lando se diriger vers l'intérieur, donc je me suis concentré sur ma sortie de virage, ce qui a payé. Après cela, j'ai pu me concentrer sur ma propre course. C'était une course solitaire. Avec une avance confortable, la stratégie était simple : suivre les autres.>>
Carlos Sainz, qui a obtenu une impressionnante deuxième place, a salué les progrès significatifs de Ferrari, en particulier dans la gestion des pneus :
<<Cette saison, nous avons été en mesure d'effectuer des relais prolongés sans problème. C'est l'un de nos principaux atouts. C'est plus gratifiant que l'année dernière, où nous nous sommes souvent bien qualifiés mais avons eu des difficultés pendant la course.>>
Frédéric Vasseur salue un « dimanche parfait » :
<<Nous savions que le départ serait important. Il y a eu un peu de chamaillerie devant nous, mais nous en avons profité et ensuite nous avons eu un rythme fantastique. Tout était toujours sous contrôle. Charles a parfaitement décollé et a ensuite tout bien géré. Carlos s'est arrêté tôt pour décaler Verstappen et a ensuite assuré la deuxième place. >>
Au classement des constructeurs, la Scuderia (496 points) se rapproche de Red Bull (504 pts) et peut encore menacer McLaren (544 pts).
Pour Charles Leclerc, le titre est encore possible :
<<Nous devons viser le titre de constructeur. C'est un objectif optimiste, mais c'est pour cela que nous sommes ici.>>
Frédéric Vasseur, quant à lui, est plus prudent et se refuse à tout pronostic, rappelant que son équipe a des courses difficiles devant elle, notamment huit jours plus tard à Mexico.
L'affaire Verstappen/Norris
La pénalité infligée à Lando Norris pour avoir dépassé Max Verstappen a donné lieu à une amère polémique.
D'abord parce qu'il a coûté au pilote McLaren trois précieux points au championnat.
D'autre part, si l'Anglais a dépassé les limites pour doubler le Néerlandais, c'est parce que ce dernier ne lui a pas laissé d'autre choix. Pourtant, à l'arrivée, Norris s'est contenté de demander des "éclaircissements" aux commissaires. Après tout, sa défaite est aussi due à un nouveau mauvais départ...
<<Ce n'était pas mon jour aujourd'hui, soupire-t-il. Perdre au premier virage était déjà une défaite. En fin de course, j'ai saisi ma seule opportunité. Max se défendait bien, mais j'ai remarqué qu'il est aussi sorti de la piste. Il y est allé trop fort et en a profité pour prendre l'avantage. Mais ce n'est pas moi qui fais les règles, alors... Peut-être aurons-nous une discussion avec les commissaires. >>
En revanche, son patron Andrea Stella a sorti son Colt et rappelé que Verstappen avait déjà poussé Norris au premier virage :
<<La façon dont les commissaires ont interféré dans un beau moment de sport automobile était inappropriée, parce que les deux voitures sont sorties de la piste. Les deux avaient donc un avantage. C'est dommage, car cela nous coûte un podium et une course où nous avons fait preuve de patience après avoir été poussés à l'extérieur au premier virage.>>
Stella a ajouté qu'il estimait que Verstappen méritait de faire l'objet d'une enquête. Il a toutefois refusé de faire appel de la sanction, sans doute parce qu'il était impossible de nier que Norris avait roulé derrière la ligne blanche.
En effet, il est difficile de blâmer les commissaires, car l'infraction de Lando Norris était claire : il n'avait pas dépassé Max Verstappen lorsqu'il a pris la ligne et doublé la Red Bull par l'extérieur. Mais il est tout aussi clair que le triple champion du monde ne lui a pas laissé d'espace.
Mais dans ce cas, Verstappen a longtemps bénéficié d'une réelle impunité. En 2021, à Sao Paulo, il s'était défendu de la même manière face à Lewis Hamilton sans que les arbitres ne sourcillent. Et ce dimanche soir, Verstappen a malicieusement rappelé qu'il avait lui-même été pénalisé ici, à Austin, en 2017, pour avoir effectué la même manœuvre que Norris contre Kimi Räikkönen....
<<La règle est très claire : vous ne pouvez pas dépasser la ligne blanche, dit-il. En 2017, j'ai également perdu un podium pour cela. C'est ainsi que les choses se passent. >>
Christian Horner est bien sûr venu à la rescousse de son champion : "Les règles sont les règles et les pilotes conduisent en conséquence. Max était parfaitement conscient que dès que Lando a franchi la ligne blanche, est sorti de la piste et a effectué un dépassement, c'était illégal. Et puis le problème, c'est la nature de ce virage à 90 degrés. À moins que vous ne changiez son profil ou la limite du circuit, vous aurez toujours ce genre de débats."
Pour le reste, Max Verstappen peut être très satisfait de son week-end au Texas, qui lui a permis de creuser l'écart avec Lando Norris de cinq unités, malgré une Red Bull peu compétitive. Au départ, il a saisi une belle opportunité de dépasser son rival :
<<Il y avait un écart à l'intérieur et je l'ai pris. Ce virage est très large, ce qui vous donne la possibilité de tourner large ou de tenter une trajectoire très serrée. Cela m'a plutôt bien réussi puisque j'ai dépassé Lando. Bien sûr, Leclerc m'a doublé, mais de toute façon, je n'aurais rien pu faire contre lui. Il était beaucoup plus rapide. La voiture n'était pas aussi bonne que lors du sprint. J'ai eu beaucoup de mal à trouver l'adhérence, à freiner et à tourner. J'ai vite compris que je ne pourrais pas gagner. >>
Red Bull a encore du pain sur la planche. Alors que Verstappen semble contrôler le championnat des pilotes, la Red Bull risque de passer derrière le cheval cabré au classement des constructeurs....
Mercedes le mystère éternel
La Mercedes W15 restera sans doute l'un des plus grands mystères de l'histoire de la Formule 1. Cette voiture alterne de manière incompréhensible les exploits (Silverstone, Spa) et les contre-performances dramatiques.
Ici, à Austin, elle a été rapide le vendredi et le dimanche, mais complètement dépassée lors des séances de sprint et de qualification du samedi. Toto Wolff préfère se souvenir de la belle remontée de George Russell, qui a franchi la ligne d'arrivée en sixième position, devant la Red Bull de Sergio Pérez, après être parti des stands.
En revanche, la pitoyable sortie de route de Lewis Hamilton dans le deuxième tour a mis le feu aux poudres.
<<Je ne poussais pas fort, mais j'ai perdu l'arrière tout d'un coup, a-t-il expliqué. Nous avons mesuré une grosse rafale de vent, à 40 km/h, quand j'ai tourné. Cela ne m'a pas aidé. >>
Certes, mais les 19 autres concurrents ont également senti la bourrasque. Certains se demandent si Sir Lewis n'a pas déjà la tête à Maranello. Au soir de ce doublé Ferrari, ce serait compréhensible...
Ce grand prix restera dans les mémoires pour de nombreuses décisions controversées et une bataille féroce entre Lando Norris et Max Verstappen, qui a assuré le spectacle pendant la majeure partie de la course, par ailleurs assez peu mouvementée.
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